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            Un second personnage-symbole des fables en question, est le renard, excellant par la roublardise, la perfidie, l’improvisation, des trucs parfois à la noix de coco, tout en dévoilant son statut de pseudo-amateur de manele (et si on les traduisant comme ça : manelles ?!), d’anecdotes fumées, mais qui prennent encore chez nous, hélas… Loin de vouloir dresser ici un tableau-robot du Roumain et de son présent, nous arrêterons de faire des spéculations en marge de ce symbole, qui déjà divise notre monde – dans une perspective fabuliste/fabulatoire – en bons (à rien) et en méchants (on s’en fout de leurs chants, qui  déchantent !)…

            Deux autres figures emblématiques du bestiaire de Ion MANEA sont, à parité, la puce et l’âne… Que la puce soit le symbole du mensonge et de l’illusion, ainsi que du parasitisme à tout prix, sans scrupules, c’est dieu vrai, mais, chez notre auteur, la balance penche du côté de la mouche du coche… Aura-t-il visé, notre écrivain, à nous démontrer - ad absurdum - que nous sommes européens et francophones par/grâce à  certains traits lafontainiens ?!  Histoire de rire, certes… Que nous ayons nos drôles de pistolets et de personnages, comme tout le monde ? Ou serait-ce juste pour cela que nous serons reçus dans l’UE… ?! Histoire de parler.

            Néanmoins, le personnage le mieux crayonné et campé (sic !) et l’âne, débordant de symboles et moult fier de son faix de sous-entendus, déclenchés par ses braiements… Que, additionnés, tous ces symboles conduisent à l’idée d’une grande ânerie (trois fois sic !), que les coups de pieds de l’âne sont possibles lorsque les chevaux meurent sur l’ordre/le souhait des chiens (selon un proverbe roumain) ?! Malheureusement, l’ami de l’homme est connoté par le maléfice de ceux qui attaquent en bandes, étant confondu (serait-ce exprès ?) au loup, lequel apparaît lui aussi par deux fois, plus timidement, en compagnie du lion et du mouton…

            Les nôtres, moult vaillant et preux à perte de vue, ont mis en fuite – la question est : lequel des lièvre, âne, puces et renard incarnent, ne fût-ce qu’en coulisses, le roi du bestiaire roumain ?! Serions-nous devenus incompatibles aux grands symboles ? Serait-on devenus impuissants à admettre la beauté et la force du lion, en préférant la bêtise et la laideur de l’âne ?! A admettre les rois des forêts roumaines d’autrefois (mettons, les haïdouks et les sylvains), pour préférer le perfide renard et le lâche lièvre ?!

            Serait-ce possible que Ion MANEA ait eu en vue un possible nouveau zodiaque animalier, adapté au présent roumain ?! La présence d’autres animaux aussi du zodiaque classique nous pousse à décrypter de la sorte : le zodiaque est en passe de dégénérer, sa tête de série – le lion, étant éliminé et remplacé par le lièvre ou par la puce – hélas de nous, ont l’air de dire en chœur les autres animaux, qui aimeraient bien avoir leur place dans l’aréopage animalier.

            Pour peu qu’il ait appelé un chat un chat, en évitant ainsi de désigner certaines choses et certains états de choses par leur nom, le mérite du fabuliste épistolier – car il y a des pièces qui ont l’air de lettres ouvertes, à cela près que le destinataire n’est guère connu…, est d’avoir fait allusion, d’avoir pointé du doigt vers/sur, de nous aider à voir la réalité en face (et non pas de dos…), afin de ne plus tâtonner à l’aveuglette comme dans le classique jeu à cache-cache… Au bout de la lecture de ce florilège de mini et maxi fables, on a la sensation de ne plus aimer tellement ce jeu de notre enfance, dérivé de l’enfance de l’humanité…  

            Seuls, certains titres nous mettent la puce à l’oreille, donnent l’alarme : néo fable, néo corbeau, néo renard… Quel signe plus clair que l’histoire se répète, que les penchants – parfois bestiaires, sinon bestiaux pour de bons – tendent à revenir en force, en renversant le sens de l’évolution et des valeurs humaines acquises… Que, à défaut de remuer le petit doigt, les forêts défrichées/rasées ou mises en coupe réglée,  envahiront nos villes, y compris notre vie politique (débordant déjà de trop de tics, plus ou moins poli(s) jusqu’à notre vie privée…

 

 

 

Constantin FROSIN  

 

 

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