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EST MODUS IN FABULA ?!

 

 

 

            Un recueil scintillant (dans la nuit de notre transition, intransitive, hélas, au bénéfique sens commun de l’humour, qui, il n’y a pas longtemps – c’était comme hier – venait comme un gant au Roumain…) de trouvailles, offrant, dans des miroirs déformants, encadrés dans l’antithèse ou l’oxymoron, des solutions renversées, en écho, des problèmes auxquels se confrontent la société roumaine, d’au-delà les apparences et d’en deçà de la raison, nous offre l’écrivain ami Ion MANEA, journaliste (que nous considérons comme un Grand Reporter) pour le journal « Viaţa Liberă », de Galati.

            Venue de l’autre nuit, celle de l’histoire, du latin classique, fabula signifie mot, parole, générant ensuite la fiction, la pièce de théâtre, la narration, le conte et l’apologue. La fable classique, bien connue au lecteur roumain, est celle d’Esope, de Phèdre, de Florian et, certes, les célèbres fables de La Fontaine.

            Brève histoire allégorique, le  plus souvent en vers, servant d’illustration d’une vérité morale, elle frise la parabole. Notre fabuliste (combien de villes peuvent s’enorgueillir de fabulistes de la taille de Ion MANEA ? quelles alluvions ou sédimentations ont charrié à Galati un noyau d’auteurs d’épigrammes, nimbés par un fabuliste ?!), il faut remarquer que la fable bifurque souvent vers un genre-frère, proche parent, à savoir la fable expresse.

            Il se peut bien que la fable soit la sœur cadette ou soi-disant parent pauvre de la poésie, mais pourquoi donc trouve-t-on à grand-peine un fabuliste parmi plus de mille poètes ?! Pourquoi les auteurs d’épigrammes n’osent-ils franchir la frontière de la fable, restant dans le havre tiède de l’épigramme ?!

            La valeur de pièce rare, de collection, mais dotée d’une force évocatrice et d’éveil des consciences, que la poésie se permet rarement de revendiquer (un exemple récent est, en ce sens, le superbe recueil de notre Collègue Coriolan PĂUNESCU : Vânătoare de umbre – En chasse des ombres), malgré le syntagme Poeta vates…, confère à la fable un lustre, voire un éclat patiné, il est vrai, par le passage du temps et par la disparition prématurée de diverses modes.

            Nous avons psychanalysé Ion MANEA, ce merveilleux Collègue et Confrère dans l’écriture et le journalisme, et nous préférons ne pas vous dire ce que nous avons découvert… ; mieux vaut vous montrer de quelle manière conçoit ce médecin de la nature humaine, sa thérapie de guérisseur de la si vaine gloire, de la véritable vanité humaine…

            Les personnages qui peuplent ces créations sont diverses, appartenant – presque trop évidemment – à l’univers mental et moral – roumain : le lièvre, l’âne, la puce et le renard, ont le plus d’entrées en scène. Pourquoi donc ?! pourrait se demander l’écho, en se mirant derrière le miroir…

            Animaux moins spécifiques de nos contrées – ou plus rarement rencontrés – comme le singe, le lion, le serpent, le corbeau, l’ours, voire le mouton, apparaissent sporadiquement, une ou deux fois au plus, comme si les grands symboles de l’humanité, incarnant la force, l’obéissance/la discipline, la longévité/l’intelligence, n’arrivent pas à s’adapter chez nous… 

            En plus des hautes futaies de fiers sapin éternellement verts, a l’air de nous dire (en catimini, certes) le fabuliste, chez nous abondent les lièvres, parent extrêmement éloigné de l’autruche… L’intelligence, la vitesse de réaction, l’absence de prétentions et la modestie de la gent lièvre (sic !) sont éclipsés par le proverbe roumain dérivé de l’agilité et la vitesse de ce préféré des chasseurs : Pour beaucoup qu’elle aide à garder la peau sauve, la fuite n’en est pas moins honteuse !...

            Loin de s’en tenir à rester constatif, souhaitant et ambitionnant d’être/devenir participatif, Ion MANEA ne passe pas simplement en revue les dénotations des chaque masque animalier, mais se fait un point d’honneur de souligner les connotations – le plus souvent négatives/péjorativisantes – de ces tristes/piètres  personnages… La fuite du travail, des responsabilités, des décisions, la fuite du mieux-être, des hauteurs, mais la fuite vers un abri tiède abondant en friandises de toutes sortes, toutes ces fugues inspirent à l’auteur un vrai art de la fugue  

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