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lui, ne connaît que le commencement, tout en ignorant la fin ! Le ciseau du Poète mord dans les mots, avec le talent de l’artiste maître de son art, et offre au regard intérieur des vers à valeur unique, parfois de véritables aphorismes, quelquefois un vers pouvant être considéré comme un poème en soi. Oui, le poète offre ses poèmes au regard: la lecture de ses poèmes se fait par les yeux de l’esprit, car il faut tout d’abord les déchiffrer, les interpréter et seulement ensuite, les goûter...

On sait que le meilleur résonnateur est la pierre, comme quoi ses poèmes deviennent de petites symphonies, en décrivant des tourbillons existentiels ou des silences inexistentiels, en passant au-delà de la Genèse ou en évadant en-deçà de l’incompréhensible. Mais G T POPESCU est lui-même un résonnateur de la pierre, dont il extrait ces symboles apparemment éternels, mais autres à chaque fois, ces noyaux de sagesse et d’illumination, cette fluide poésie comme exprimée par la pétrification de sa pierre préférée.

Étonnement figé, admiration pétrifiée, qui ont la capacité de laisser bouche bée n’importe qui les contemple, valent à G T POPESCU la joie des retrouvailles, pour lui qui vient, dans cette poésie, d’au-delà des temps, de l’ancestral, de ces temps encore célestes de la condition humaine. Apparemment, le Poète déplore sa condition d’être chassé du Paradis, passant en revue, d’une part, l’extase concrétisé en symboles improbables de nos jours, d’autre part, en se proposant, par le sublime dont la seule pierre – soeur et miroir de l’éternité - de ré-accéder à la condition première.

Ange apparemment déchu, en des vers d’un luciférisme bénéfique, le poète ne partage pas la nostalgie des temps perdus, peut-être non pas pour toujours, car la pierre est aussi la matière dont sont faits les météorites qui, par orbitation sans fin, retourneront un jour à la planète dont ils se seront détachés, ou qui les aura expulsés à la merci des espaces... C’est juste cette reprise, reflet de l’éternel retour, qui devient un trajet initiatique, un secret partage de ces mystères, que la seule vérité peut faire ressortir et illustrer, en les rendant compréhensibles.

L’enfer (aujourd’hui), c’est moi, mais demain, je redeviendrai Paradis, je reviendrai au point de départ, je reprendrai mes origines, je ré-assumerai ma naissance, en enterrant la mort dans les plis de la pierre. Le souffle divin va la métamophoser en vie, tout va reprendre cycliquement, et la pierre prendra l’aspect de l’homme, en se polissant sans cesse, afin de mériter de rester dans l’Eden du commencement éternel. Jeunesse spirituelle sans vieillissement, pierre sans mort, voilà donc les poètes modernes revenir aux sources du mythe, le seul de taille à nous maintenir enfants – donc éternellement jeunes, jamais vieux (tant que l’étonnement et l’admiration pour le Grand Architecte/Architexte sont présents), autrement dit, jamais les esclaves de la mort cruelle.

Ce que nous venons de dire, on l’a dit beaucoup plus expressivement et on le dira encore, ces critiques avisés en la matière, qui se connaissent mieux que nous à appeler un chat un chat. En tant que traducteur, force nous est d’avouer que ce long exercice d’admiration que fut la mise en français de ce texte, a constitué pour nous une bonne occasion de revoir et de revivre l’intensité de certains états d’esprit tout à fait spéciaux, de nous repolir nous-même, de nous élever à la hauteur de cette brancusienne Table du Silence, là où le Poète s’attarde afin de prendre son dîner. Corps du corps de la pierre, G T POPESCU se nourrit de sa poésie à elle, en transformant la pierre en poésie. Une épreuve terrible pour un traducteur, qui doit tenir le pas avec le sublime exercé par le Poète, qui doit durer de la même manière que le Poète, mais qui n’a à sa portée ni le ciseau, ni la plume si spécifiques et nécessaires...

Et pourtant, en tant que poète d’expression uniquement française, nous avons rempli la première condition requise au traducteur de poésie: qu’il soit lui-même écrivain dans la langue dans laquelle il traduit, si possible, même poète. Eh bien, avec nos 17 recueils de poésie d’expression française, dont moins de la moitié sont parus en Roumanie, signalés par

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