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Je savais sa mort et sa peine – impossible qu’elle triche.

J’avais l’impression de revivre un mythe

Racontant l’histoire d’une fille muée en biche.

D’en haut, la lumière blafarde, comme chimérique,

Voilait sur sa fourrure d’éteintes fleurs de cerisier.

Oh, je souhaitas qu’en première, le déclic

Du fusil du père présage d’un coup raté.

 

Le coup partit, les vaux frémirent. Tombée à genoux,

Tête relevée, à l’intention des astres elle en hochait,

Puis, s’affaissa comme une masse, décrivant sur l’eau

De fuyants essaims noirs – tels de vrais colliers.

 

Un oiseau bleu avait jailli depuis le branchage:

La vie d’une biche, du côté d’horizons alanguis,

S’envola tout doux, d’un cri, comme les oiseaux en automne,

Lors d’abandonner leurs nids dégarnis.

 

En chancelant, j’allai pour lui fermer

Les yeux ombreux, que tristement les cornes défendent.

J’eus un pâle et muet soubresaut, lorsque mon père

Me siffla gaiment: - Enfin, nous avons de la viande !

 

Je dis au père que j’ai soif et il me fait signe de boire.

Etourdissante eau, si obscure, tu chavires et t’embrumes !

Je me sens rattaché par la soif à la bête qui vient de mourir

A une heure prohibée par loi et coutumes.

 

Mais la loi est bien vaine et agit contre nous

Quand la vie, on peine à en joindre les deux bouts,

Car coutumes et pitié ne servent plus à rien

Lorsque ma soeur malade, affamée est sur son déclin.

 

Du fusil du père, s’élève de la fumée.

Pauvre moi, sans le moindre vent, voilà les feuilles s’envoler !

Père fait du feu, qui a l’air effrayé.

Hélas, combien la forêt a changé !

Dans l’herbe, à mon insu, je mets la main

Sur une clochette au son bien argentin...

Sur le brasier, mon père retire de ses mains

Le coeur-même de la biche, ainsi que ses reins.

 

Qu’y a-t-il, coeur ? J’ai faim ! Je veux vivre et je voudrais...

Pardonne-moi donc, toi, la vierge - toi, ma biche bien-aimée !

J’ai sommeil. Le feu s’élève ! Et le bois, si profond !

Je pleure. Que pense mon père ? Je mange et pleure. Quel gueleton !

 

N. B. Ce poème, comme tous les autres poèmes roumains figurant dans cette revue, ont été traduit en français par Constantin FROSIN.

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