![]() XHost |
Oferim servicii de instalare, configurare si monitorizare servere linux (router, firewall, dns, web, email, baze de date, aplicatii, server de backup, domain controller, share de retea) de la 50 eur / instalare. Pentru detalii accesati site-ul BluePink. |
Et c’est Dieu vrai que les messages abondent, que les messagers des diverses dimensions sont là, fourmillent autour de nous et nous étourdissent de leurs voix, mêlées à celle de l’Auteur. Si tant est que l’Auteur soit l’un d’Eux, ce qui n’aurait rien d’anormal, à la fin des fins… Pourvu que ce soit des anges… Ce à quoi l’on pourrait rétorquer, avec François Mauriac : « (…) chacun traîne, depuis qu’il est au monde, un ange familier, un ange de Satan qui le soufflette ». En effet, dès qu’il se laisse aller, y compris à la rêverie, quelqu’un le rappelle à l’ordre, le reprend en main… Seulement, s’agirait-il des anges de Satan ? Il y a fort à en douter… Comme pour tendre la main à Umberto Eco, PASANISI taille en mille facettes le cristal de son histoire, illustrant ainsi, d’une illustre façon (si l’on peut dire) le principe de l’opera aperta, où chacun peut trouver l’interprétation qui lui convient. Rien n’est donné une fois pour toutes, tout est à reprendre, non pas seulement pour la compréhension du texte, mais aussi et surtout pour la beauté et l’inédit de certaines images tout à fait poétiques. Toutes proportions gardées, cela nous fait penser aux poèmes en prose de Baudelaire, mais aussi à son poème « L’aube spirituelle », où il dit (proclame presque) : « Dans la brute assoupie, un ange se réveille ». Hé oui, il veut endormir la bête pour réveiller l’ange, il veut modeler la bête pour permettre l’avènement de la Belle, mais la brute n’est qu’assoupie, hélas… D’autres fois, les anges n’en peuvent mais, et alors il laissent la place aux brutes, car à bout de forces… A force de lire le mot ange en miroir, on obtient gens… Tout comme les mots ont fait les maux (le malheur) des hommes… Et dire que, en invoquant Dieu, on disait : Ô, Dieu, mais la voix humaine, insidieuse, prononçait, avec une idée de derrière la tête : odieux… Les anges seraient-ils à ce point aux antipodes des humains ? Les humains seraient-ils tout le contraire des anges ? Tout ce qu’il y a de plus mal ? Et dire que, pour devenir ange, les gens doivent traverser le Styx à la nage… Notre prosateur se pose pêle-mêle toutes ces questions, versant parfois dans la métaphysique, mais d’une manière enchanteresse, qui ne nous laisse à aucun moment soupçonner son intention de nous transmettre un message, un certain message... Et c’est là sa force, sa qualité de style, de persuasion à la fin. Voilà, pour une fois, un avocat de l’Ange, et non plus du diable, qui plaide si bien sa partition, qu’il émeut tous les jurys de ce monde, et nous espérons qu’il en sera de même des jurys littéraires, que ce soit d’Italie ou d’ailleurs. Du moins, le lui souhaitons-nous ! Car le livre déborde de qualités qui justifieraient un Grand Prix. Pour revenir les pieds sur terre – tout en parlant des anges – nous ressentons le besoin de citer Gilbert DURAND : « On peut dire que l’archétype profond de la rêverie du vol n’est pas l’oiseau animal, mais l’ange, et que toute élévation est isomorphe d’une purification parce qu’essentiellement magique » (Les structures anthropologiques de l’imaginaires, p. 148). PASANISI ne rêve pas que de voler, ne traverse pas que des états de rêverie, il vit même ce vol/son vol, en double sens : comme Prométhée aura volé le feu à Zeus, il entend voler le vol aux anges ou, du moins, leurs ailes, pour se détacher de cette terre délétère, trop terre à terre pour qui rêve de s’envoler dans les airs… Et vol signifie élévation spirituelle, renoncement au concret en faveur de l’abstrait, au palpable en faveur de l’imperceptible, à la basse matière en faveur du haut esprit… Il entend nous exhorter de tenter chacun à notre façon le mythe d’Icare, car le vol est toujours possible, puisque nous sommes tous des anges déchus, à qui on aura coupé (ou volé ?) les ailes… Qui a volé, volera, qui a bu, boira… Qui ne risque rien, n’a rien, et les périls foisonnent dans le livre de PASANISI, comme si son trajet initiatique était semé d’embûches, parsemé d’obstacles, jonché de pièges… Il use tout aussi aisément du paradoxe, car il va à l’encontre du même Gilbert DURAND, que nous citerons encore : « L’ange est l’euphémisme extrême, presque |
![]() |
18 | ![]() |